Ce matin, la seconde édition des IECS Network Breakfast accueillait Christian Brevard, Président du Directoire de la société Bruker. Devant une salle comble (nous avons connu une affluence deux fois plus importante que lors de l'édition précédente), il s'est exprimé sans langue de bois sur le thème de la délocalisation, très sensible en Alsace. Le discours était intéressant, insistant plus sur les causes et pistes de réflexion et potentielles solutions, que sur le constat.
Un manque de vision de la part des politiques et des entrepreneurs qui n'ont pas su anticiper la chute du mur de Berlin en 1989; une Allemagne malade qui préfère aujourd'hui se tourner vers l'Est plutôt que vers l'Ouest; la plus forte sous-qualification de France sont à l'origine d'un déficit de valeur ajoutée en Alsace, pour les entreprises comme pour la Région; tels sont les facteurs qui ont conduit à la situation actuelle.
La sous-qualification en Alsace est un phénomène méconnu, et d'autant plus surprenant que nous avons une représentation des grandes écoles et des universités plutôt forte. Mais on constate que nos étudiants sont, soit des non-Alsaciens qui viennent faire leurs études sur les campus alsaciens, soit les Alsaciens sont formés pour partir travailler à l'étranger, et qu'ils ne profitent que trop rarement aux entreprises de la Région. Parmi les divers scénarii proposés, celui qui semble le plus tenir à coeur à Monsieur Brevard concerne l'innovation, et nécessitera une action coordonnée de la part de tous les acteurs (politiques, collectivités, entreprises).
Il a également exprimé ses pensées à propos de l'exportation, particulièrement à l'Europe, ce qui l'a amené à faire brièvement campagne pour le OUI. A ceux qui estiment le traité trop libéral et pas assez social, il répond sereinement que ce clivage est totalement caduque, que même les gouvernants chinois s'estiment aujourd'hui libéraux, et que l'Europe est libérale depuis des décennies. Rappelons, à toutes fins utiles, que le libéralisme, c'est permettre une concurrence libre et non faussée. Rien de répréhensible en soi.
Je synthétiserai cette heure passée en compagnie de Christian Brevard en paraphrasant ses propos concernant le Prix Bartholdi : "La réponse à la mondialisation passe par une recherche constante de valeur ajoutée sur nos produits. Cette valeur ajoutée peut être technique mais aussi et surtout humaine."
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